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Articles

Affichage des articles du janvier, 2011

Francion : Le héros mythique fondateur des rois francs

Lorsque la chute de l'Empire romain plongea l'Europe occidentale dans une ère de bouleversements et d'incertitudes, les rois francs cherchèrent à asseoir leur suprématie en se forgeant une origine glorieuse, à l'image des fondateurs légendaires de Rome. Ainsi naquit le récit de Francion, un personnage mythique qui devint le fondateur de la première dynastie franque. L'histoire de Francion commença dans les cendres de Troie, la légendaire cité grecque détruite par les flammes. Fuyant avec d'autres survivants, Francion trouva refuge avec ses compagnons d'infortune entre le Rhin et le Danube, où ils établirent une puissante ville appelée Sicambrie. Doté d'une grande force et d'un noble lignage, Francion s'imposa rapidement comme le chef de la communauté et fonda ainsi la dynastie éponyme des Francs. Au fil du temps, le récit de Francion se mêla à des éléments de la mythologie grecque et de la légende troyenne. Guillaume le Breton,

Le défi du nœud gordien : Comment Alexandre le Grand est devenu le maître de l'Asie

L'Antiquité regorge de mystères et de légendes qui prennent parfois des tournures si incroyables qu'elles dépassent la fiction pour mieux devenir réalité. Le périple d'Alexandre le Grand en Orient est un véritable foisonnement d'anecdotes merveilleuses. Parti de sa Macédoine natale en 334 avant J.-C., Alexandre et son invincible armée conquièrent l'Anatolie tout entière ainsi que les cités grecques d'Asie. Milet, Éphèse et, plus difficilement, Halicarnasse, abandonnent l'administration perse pour se soumettre à la nouvelle administration macédonienne. Après avoir vaincu l'armée perse sur les rives du fleuve Granique, où commandait Memnon de Rhodes, Alexandre se croit invincible. Désormais, toute l'Asie peut lui échoir. Poursuivant ses conquêtes dans la province de Phrygie, en Anatolie, Alexandre parvient jusqu'à Gordion en 333 avant J.-C. C'est là que lui est présenté le char du légendaire roi Midas, le roi aux mains d'or, dont le timon e

Tragédie au théâtre : l'assassinat du président Lincoln (1ère partie)

Abraham Lincoln est né le 12 février 1802 près de Hodgenville dans le Kentucky de parents agriculteurs. Tout en aidant ses parents dans les travaux de la ferme, il apprend à lire et à écrire à partir de la Bible et des pièces de Shakespeare. A l’âge de vingt ans, il s’installe à Springfield dans l’Illinois. Pour financer ses études de droit, il travaille dans une épicerie. Huit ans plus tard, il obtient son diplôme d’avocat. Il est engagé par une compagnie ferroviaire. Il voit dans le train le moyen de fédérer les Etats-Unis, par l’accélération des échanges. Il tombe amoureux de Mary Todd, la fille d’un riche propriétaire du Sud. Lui, l’anti esclavagiste est mal accepté par sa belle famille. Sa femme très cultivée, parlant le français, lui sera d’une grande aide dans sa carrière politique, lorsque Lincoln s’engage auprès du parti républicain. Il réprouve l’esclavage. Il ne comprend pas qu’une démocratie puisse tolérer cette pratique. Néanmoins, il respecte encore plus la loi. Il v

Tragédie au théâtre : l'assassinat du président Lincoln (2e partie)

Le meurtrier est rapidement identifié. Il s’agit de John Booth, un comédien sudiste. Celui-ci sombre dans l’alcoolisme, après sa faillite suite à une spéculation malheureuse à la bourse. Pour lui, Lincoln est un tyran souhaitant appauvrir le Sud par la suppression de l’esclavage et par la guerre. Il est semblable aux banquiers et financiers du Nord, qui engendrent des profits sur le dos des travailleurs sudistes. En se rendant à Washington, il se vante dans toutes les auberges de mettre en scène une pièce, qui va marquer les esprits et dont les personnages centraux sont César et Brutus. Booth veut tuer Lincoln en public. En attentant son heure, il observe sa cible et s’entoure de complices pro-sudistes. Il leur fait croire que le but est d’enlever le président, afin de favoriser la victoire de la Confédération. Il prépare sa retraite en cachant des armes et des vivres entre Washington et Richmond. Pour financer tout cela, il travaille comme homme à tout faire au théâtre Ford. Il appr

Basile II, le dernier grand Basileus byzantin

Basile II (860 – 1025) n’est pas le plus connu des empereurs byzantins (basileus). Le passant, dans la rue, n’hésitera pas à vous citer fièrement Constantin et Justinien, obscurs empereurs dont il ignore tout mais dont les noms lui rappellent avec nostalgie ses cours de 5 e . Pourtant, à défaut d’avoir réformé en profondeur l’empire ou donné à sa capitale son nom (Constantin nomme Byzance, Constantinople), Basile II a défendu et agrandi considérablement l’empire, stoppant net l’avancée furieuse de la conquête du tout jeune et puissant royaume bulgare. Depuis le VIIe siècle, l’empire Byzantin mène un combat sur deux fronts : les Balkans contre les bulgares et l’Orient contre l’Islam. L’Anatolie, à l’est de l’imprenable forteresse que représente Constantinople, est le théâtre de la résistance acharnée des byzantins pour enrayer les incursions islamiques. Antioche et la Crète repassent même sous le contrôle de Constantinople. Le règne de Basile marque alors l

Quand l’appétit va tout va !

Qui derrière ces quelques mots ne voit pas apparaître la bonhommie rondouillarde d’un certain Obélix ? Il s’agit maintenant de savoir d’où vient réellement cette expression. Une première piste dans cette enquête semble assez « alléchante ». Elle nous mènerait sur les traces des Gaulois. L’auteur du dessin animé Astérix et Cléopâtre de 1968, René Goscinny, aurait alors retransmis un dicton des peuples de la Gaule. Ceci paraît évident. Mais, c’est une fausse piste. En réalité, il faut remonter le temps un siècle en arrière, exactement le 5 mai 1850, et entrouvrir la porte du cœur de la vie politique du moment, c’est-à-dire l’Assemblée nationale, puis tendre l’oreille. Soudain une phrase attire l’attention : « Quand le bâtiment va, tout va ». Elle semble beaucoup plus se rapprocher de l’expression « Quand l’appétit va, tout va » . Mais est-ce la bonne piste ? Poursuivons l’enquête. Entrons dans l’hémicycle. Un visage peut désormais être mis sur ces parol

Arminius ou l’échec de la romanisation en Germanie (1ère partie)

Sous le règne d'Auguste, l'empire romain connut une expansion sans précédent. Pour sécuriser les frontières de la Gaule, l'empereur lance plusieurs campagnes à l'est du Rhin pour soumettre les tribus germaniques. Certaines tribus germaniques résistent mais d'autres s'allient avec Rome. Arminius est le fils de Segimerus, chef d'une tribu chérusque se situant sur les rives de la Weser. Il s’oppose aux Romains. Ceux ci emmènent Arminius, âgé de 10 ans, et son frère Flavius le blond. Il est courant chez les Romains de prendre des fils de chefs de tribus comme otage. Cette coutume a pour but de s'assurer de la fidélité du chef de la tribu et, en élevant ses enfants comme des romains. Ainsi plus tard, ils pourront servir les intérêts de l'empire. Ils atteignent probablement Rome en l'an 9 av. J.-C. et suivent les cours d'une école qu'Auguste avait spécialement fait construire pour les enfants d'otages germains sur le Palatin. Arminius suit

Arminius ou l’échec de la romanisation en Germanie (2e partie)

Varus ne croit pas à une révolte généralisée des Chérusques et Arminius l’appuie en ce sens. Il entame le retour de ses troupes à ses quartiers d’hiver. Arminius ouvre la route avec ses cavaliers. Parvenu à la lisière de la forêt de Teutobourg, Varus aperçoit de la fumée. Il pense qu’Arminius est tombé dans une embuscade et souhaite lui porter secours. Les légionnaires s’enfoncent dans une forêt épaisse parsemée de falaises et boueuse. Les chariots s’enlisent. La colonne se distend. Les cavaliers sous le commandement d’Arminius, accompagné de guerriers germains attaquent simultanément l’avant et l’arrière de la troupe. Il s’agit de raid éclair. Varus réunit le gros de ses troupes et installe un camp fortifié dans une plaine, afin d’y passer la nuit. Le lendemain sous une pluie battante, les légions se remettent en route. Leur but est de quitter la forêt. Arminius poursuit sa technique de la guérilla. Annonçant ses raids par des sons de cor. Les Romains apeurés ne cherchent plus qu’à s’

L'Homme de Piltdown : Un Faux Chaînon Manquant dans l'Histoire de l'Évolution Humaine

L'année 1912 est marquée par deux événements majeurs : la tragédie du Titanic et une découverte archéologique qui a secoué le monde de la paléontologie.   Depuis Darwin, nous savons que l'homme est un animal qui descend du singe, avec plusieurs millions d'années d'évolution à son actif. Au début du XXe siècle, le monde scientifique, encore ébranlé par les découvertes et le déchiffrage des écritures égyptiennes et mésopotamiennes du XIXe siècle, commençait à remettre en question l'idée biblique de la parenté d'Adam et Eve avec l'humanité. La découverte que les ossements humains les plus anciens provenaient d'Afrique a été un choc pour la nouvelle génération de paléontologues.  La génération plus âgée, quant à elle, restait attachée à une vision plus traditionnelle, qui voyait dans l'homme ancien l'ancêtre de l'Européen. À cette époque, l'Africain noir était encore perçu à travers le prisme du colonialisme, une vision qui