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Qui a détruit la bibliothèque d'Alexandrie?: Enquête sur les Tragiques Destins d'un Trésor Perdu

Les mystères anciens ont toujours suscité une passion dévorante. Où se trouve Agadé, la majestueuse capitale du grand Sargon d'Akkad ? Où repose la momie légendaire d'Alexandre le Grand ? La papesse Anne a-t-elle réellement existé ? Et plus récemment, Hitler s'est-il réellement suicidé ? Autant de questions qui, malgré les efforts de l'archéologie et la fiabilité des écrits, demeurent sans réponse claire. Et bien sûr, il y a toujours l'irrésistible théorie du complot qui alimente notre imagination. Cependant, dans le cas de la bibliothèque d'Alexandrie, nous disposons de sources, de témoignages, et si nous fouillons bien, de quelques traces tangibles. Malheureusement, désigner clairement celui qui a mis fin de manière définitive au travail acharné de plusieurs générations de lettrés et de souverains, dans leur quête de collecter et de classer tant de connaissances au sein d'un espace dédié entièrement à la mémoire et à la science, revient à parler d'un crime contre l'humanité.


La responsabilité qui pèse sur les épaules de l'historien lorsqu'il doit désigner le coupable est immense.


Je suis en partie « rassuré », si l'on peut dire, par le fait que la malheureuse bibliothèque, fondée par Ptolémée Ier, ce général macédonien devenu le successeur d'Alexandre sur le trône d'Égypte au IVe siècle avant notre ère, a été détruite à plusieurs reprises. Ainsi, il y a plusieurs coupables potentiels. Telle une Agatha Christie des temps modernes, avant de commencer notre enquête, permettez-moi de rappeler ce qu'était cette fameuse bibliothèque d'Alexandrie. Il est essentiel de replacer sa fondation et sa fonction dans leur contexte historique, car elle n'avait rien en commun avec une simple bibliothèque municipale, où l'on collecte, range et prête des ouvrages imprimés à des millions d'exemplaires. Non, la bibliothèque d'Alexandrie était unique dans toute l'histoire de l'humanité! Après avoir vécu une vie palpitante, chevauchant aux côtés d'Alexandre le Grand, de la Macédoine jusqu'en Inde, Ptolémée se proclame pharaon d'Égypte et fonde une dynastie qui s'éteindra tragiquement au Ier siècle avant notre ère, dans les morsures venimeuses d'un serpent sur la peau tant désirée de Cléopâtre. De toutes ses expériences, il retient les victoires militaires, mais aussi la formidable volonté intellectuelle d'Alexandre, qui a toujours accordé une place primordiale à la science et aux connaissances. Il croyait que celles-ci pouvaient réunir les peuples et les cultures. Dans un souci d'harmonie religieuse, les dieux grecs, égyptiens, perses et indiens étaient considérés comme les mêmes, seuls changeaient leurs noms! Une attitude bien plus civilisatrice que celle que nous observons de nos jours. En l'an 288, dans la ville qu’Alexandre avait fondée un demi-siècle auparavant, Ptolémée jette les bases d'une institution qui devait collecter, étudier et préserver l'histoire et le fonctionnement du monde. L'accès à cette bibliothèque était extrêmement sélectif. Seuls les grands penseurs et savants avaient l'autorisation d'y travailler et de se nourrir de ces connaissances. Au fil des siècles, la bibliothèque finira par abriter des centaines de milliers de volumes. C'est alors que les temps fatidiques surviennent.


Le premier accusé n'est autre que César lui-même. Au Ier siècle avant notre ère, alors qu'il est en conflit avec le pharaon Ptolémée VII, ce dernier ayant assassiné Pompée, pourchassé par César jusqu'à Alexandrie, le général romain fait incendier la flotte égyptienne. Le feu se propage jusqu'à la bibliothèque, entraînant la destruction de plusieurs dizaines de milliers de volumes. Par la suite, César fait reconstruire la bibliothèque à un nouvel emplacement et la dote de volumes de remplacement.


Le second accusé est un empereur chrétien, Théodose. Les écoliers apprennent symboliquement en classe que Théodose est l'empereur qui, en 380, fait du christianisme la religion officielle de l'Empire. Mais peu enclins à la tolérance, les chrétiens déclarent alors les païens hors-la-loi et décident de détruire tous les écrits qui ne relatent pas la vie de Jésus ou l'histoire de l'Ancien Testament! La destruction de la bibliothèque d'Alexandrie aurait ainsi eu lieu dès l'année suivante, en 381. Théodose ne fut pas un empereur des plus inspirés, puisqu'il finit même par installer les Wisigoths dans l'Empire, les mêmes qui, en 410, pilleront Rome! Cependant, il semblerait que la bibliothèque ait survécu à cette période sombre.


Le dernier accusé est le calife Omar (584-644), un proche de Mahomet. Les auteurs arabes du Moyen Âge le tiennent pour responsable de la destruction définitive des savoirs antiques en 642. Lorsque les armées musulmanes, en pleine expansion en Orient, prennent Alexandrie, il ordonne à ses généraux de détruire la bibliothèque ainsi que tout ce qu'elle renferme. Les militaires exécutent les ordres malgré les supplications des lettrés et des savants arabes. Le motif est le même que celui des chrétiens : seule compte l'histoire du prophète et de sa religion. Tous les autres écrits risqueraient de détourner la parole de Dieu. C'est un euphémisme de dire cela, car ce même calife Omar, qui fait tant l'éloge du prophète, est considéré par une partie des musulmans comme l'un des responsables de la mort d'Ali, gendre de Mahomet, considéré par les chiites comme le seul et unique successeur de leur prophète. Il est bon de noter que ce calife n'a jamais été l'ami de l'intelligence.


Parmi les responsables, la pire n'est pas forcément la dernière. A l'exception des écrits religieux, il ne reste donc plus rien de l'immense trésor de connaissances accumulé pendant des siècles à Alexandrie. Si on accepte l'idée qu'il n'existe plus aucune trace de cette bibliothèque, comment se fait-il qu'elle continue d'alimenter notre imagination, nos rêves et nos espoirs de chercheurs, et de quêteurs de vérité ?


La question reste ouverte.

Commentaires

  1. Benjamin Sacchelli11 juin 2011 à 11:12

    On aurait pu évoquer la grande bibliothèque actuelle.

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  2. Il est important de signaler que les sources écrites racontant la destruction de la bibliothèque par le calife Omar datent de 1203, Abdul al-Latif al-Baghdadi, historien arabe, puis Ibn al Kifti, soit 6 siècles après et que ces deux sources ne racontent pas exactement la même chose.

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  3. ce site est bien il ma beaucoup aider pour mon devoir en histoire !

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    1. mais pas pour l'orthographe (il m'a aidé)

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  4. Merci pour cet article très intéressant. Ajoutons l'épisode entre l'impératrice de Palmyre, Zénobie, et l'empereur romain Aurélien qui dans sa reconquête d'Alexandrie aurait causé des dégâts à la bibliothèque. Concernant l'épisode de Théodose, les dégâts auraient été produits lors des émeutes de rue et de la mort d'Hypathie. Rien d'organisé toutefois, Théodose ayant en effet inversé l'intolérance des siècles précédents le temps de son règne. Les intellectuels byzantins auront d'ailleurs longtemps enseignés les écrits platoniciens, aristotéliciens et ceux des auteurs av J.C. et les auront transmis au vénitiens à partir du Xème siècle. La perte est grande toutefois pour les pré-socratiques (Anaximandre, Pythagore) dont on est obligé de se contenter de fragments.

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  5. "(...) pas été détruite par les hommes mais par le fanatisme et l’intolérance des religions"

    Euh... et si j'assassine une petite vieille tout à l'heure, ce ne sera pas moi, homme, qui serai responsable, mais la méchanceté et l'ennui ? ^^;

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    1. J'ai eu la même réaction que vous :)
      Dame religion n'a pas donné l'ordre suivant : "Homme, tu vas détruire l'hérétique bibliothèque, la garce me fait de l'ombre..."!
      L'homme est responsable de ses actes, de la façon dont il utilise la religion, entre autres.
      C'est comme quand les gens incombent la pédophilie à la religion catholique. Il y a des pédophiles dans toutes les religions (et oui, même chez les Bouddhistes), et aussi dans d'autres sphères de la société. Dans ce cas, il faut à tout prix arrêter d'instruire ses enfants par exemple, car il y a aussi des pédophiles dans l'Education Nationale.
      Pour ceux qui pensent qu'il suffit d'interdire les religions pour qu'il n'y ait plus de guerre, ils rêvent. Le problème est ailleurs.

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    2. réponse "juste" rien à voir avec "bonne" ou/et "mauvaise". à méditer

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  6. Bonjour et merci pour l'article.
    Un bémol cependant :
    "(...) pas été détruite par les hommes mais par le fanatisme et l’intolérance des religions"
    Ce ne sont pas papiers et encres qui incendient, mais bien les hommes, enfin certains comme vous le précisez pourtant : "Les militaires exécutent les ordres malgré les supplications des lettrés et des savants arabes."
    Tous les Arabes évidement n'étaient pour la destruction de ce qui était aussi une partie de leur patrimoine et histoire.
    Cordialement.

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  7. cest trooop long a lireeee pis jai un projet demain faite juste un resume

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  8. "Pour ceux qui pensent qu'il suffit d'interdire les religions pour qu'il n'y ait plus de guerre, ils rêvent. Le problème est ailleurs.".
    Où ? Une proposition après cette contradiction ? La "religion" revêt souvent la forme d'une structure humaine. Donc avec les défauts sociaux inhérents à celle-ci, autoristarisme voire dictature.

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  9. Ce n’est pas bien religion qui a détruit la bibliothèque c’est la folie humaine !

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    1. Il y a du religieux derrière un peu tout de même !

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    2. Je ne me souviens pas que le paganisme ait détruit des bibliothèque au nom d’un quelconque dieu.

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    3. Moi je vois bien que l’intolérance religieuse s’applique toujours contre les savoirs universels 😭

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