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Ulysse S. Grant : du général de l'Union au Président des Etats-Unis

Durant l’été 1865, Andrew Johnson succède à Abraham Lincoln à la présidence. Ulysse Grant demeure le général en chef des troupes de l’Union, qui occupent encore le Sud. Il reste persuadé que l’Union renaîtra de ses cendres. Il s’installe sur ses terres du Missouri, où il élève des chevaux. Il reçoit de nombreux cadeaux, tant de civils que de militaires.
Sous la présidence Johnson, des villes, telles que Memphis ou la Nouvelle Orléans, connaissent des émeutes raciales. Des bandes armées composées de Blancs, dont la plus connue et la plus importante demeure le Kux Kux Klan, pourchassent et mettent à mort les Noirs. Elles se conçoivent comme des mouvements de résistance qui lutte contre les transformations imposées par le Nord. Grant désapprouve les actions du président, qui n’est guère préoccupé par la situation des anciens esclaves. Seulement étant donné que Johnson est son supérieur hiérarchique, il ne laisse rien transparaître de ses opinions en public.
En mai 1868, les Républicains souhaitent que Grant se présente aux prochaines élections présidentielles. Il apparaît comme le seul homme capable de sauvegarder l’Union. Grant hésite. Il adore l’action et occuper des fonctions importantes. Néanmoins, il déteste les combines politiques, la presse et n’apprécie guère qu’on parle de lui. De plus, il craint d’être trop éloigné de sa famille. La question de l’argent se pose également. Tant qu’il reste dans l’armée, il touche une pension. Après une longue réflexion, il accepte, estimant qu’il ne faut pas perdre ce qui a été durement gagné par la guerre.
Au travers de son slogan « Faisons la paix », Grant appelle à la réconciliation nationale, non seulement entre le Nord et le Sud, mais aussi entre Blancs et Noirs. Il est élu face au démocrate Horatio Seymour à une courte majorité, les Noirs ayant voté pour la première fois. A sa femme demandant des nouvelles du résultat, il répond : « je crains bien d’avoir été élu ».

De retour à Washington, Grant prend ses fonctions à la Maison Blanche en mars 1869. Il entend se tenir au dessus des partis politiques. Il compose son gouvernement sans s’entretenir, ni avec ses collaborateurs, ni avec le Congrès et nomme Sherman comme chef d’Etat-major. Il agit toujours comme un général donnant ses directives. Ce geste froisse l’opinion et le monde politique. Le sénateur républicain Henri Adams constate qu’un « grand soldat ne peut être qu’un bébé en politique». Le sénateur est l’un de ses détracteurs et fondateur du parti républicain libéral qui s’oppose à Grant.

Grant et son équipe doivent faire face à trois dossiers importants, à savoir la question de la reconstruction et de la réintégration du Sud, l’extension territoriale à l’Ouest et les mutations économiques et sociales engendrées par la Révolution Industrielle.
Les Sudistes terrorisent les Noirs pour les dissuader d’utiliser leurs droits civiques. Grant cherche une solution pour protéger les Noirs sans avoir à recourir à la forcé armée, de peur de rallumer la guerre civile. Il conçoit d’annexer Saint Domingue pour en faire un nouvel Etat américain, dans lequel les Noirs pourraient se réfugier. Les Blancs seraient contraint d’améliorer les choses, s’ils ne veulent pas voir disparaître la main d’œuvre employée. Ce projet est rejeté par l’ensemble du Congrès. Les Démocrates refuse de voir un Etat peuplé uniquement de Noirs rejoindre les Etats-Unis. De leur côté, les Républicains refusent de prendre un territoire appartenant déjà à un autre Etat. En mai 1871, Grant menace d’employer la force pour protéger les citoyens. Soutenu par le Congrès, il lance des raids militaires contre le Kux Kux Klan. Tous les chefs sont arrêtés et jugés, mettant fin à ses exactions pour un demi siècle. L’opération est applaudie dans le Nord, mais huée dans le Sud.
La conquête de l’Ouest s’accompagne de la construction du chemin de fer. Les lignes reliant les côtes atlantiques et pacifiques traversent les territoires indiens. Grant envisage des accords avec ces derniers. Ils souhaitent les intégrer aux Etats-Unis en leur enseignant l’anglais, l’agriculture et l’élevage. Des réserves sont construites.
Grant fréquente les chefs d’entreprise lors des réceptions mondaines organisées par sa femme. Ces hommes nouveaux le fascinent. Ceux ci dirigent un nombre d’hommes et de machines important et parviennent à s’enrichir. Grant se remémore les énormes difficultés financières de son passé. En 1869, il se lie d’amitié avec deux industriels James Fisk et Jay Gould. Les deux hommes achètent le plus d’or possible et convainquent le président d’en faire de même. Les cours s’enflamment. La Bourse s’effondre en ce jour, qui restera dans les mémoires comme le « vendredi noir ». Le président est accusé de malversations financières. L’opinion publique refuse de croire que Grant soit le complice des spéculateurs. Il est trop franc et trop honnête pour ce genre de machination. Il apparaît clairement, qu’il s’est fait berné. Il est désormais surnommé Grant le niais.

Agé de 47 ans, Grant abandonne la chevauchée pour les buggies. Toujours féru de vitesse, un policier noir l’arrête un soir pour excès de vitesse. Le président insiste pour payer les vingt dollars d’amende, avant de regagner la Maison Blanche à pied, sa voiture lui ayant été confisquée.


Grant est réélu en 1873. Ce deuxième mandat est très difficile et épuisant. En effet, le pays traverse une crise économique. De nombreuses entreprises ferment. Rapidement, un million de chômeurs sont recensés, dans une époque ne connaissant ni fond de garantie, ni protection sociale. Par ailleurs, des ligues anti-raciales continuent de sévir dans le Sud. Cette fois, les Noirs s’organisent en milice armée et répondent à leurs agresseurs. De véritables guerres civiles éclatent dans le Mississippi et en Californie. Grant est meurtri par cette situation. A ses yeux, les Noirs sont des citoyens à part entière, qui possèdent les mêmes droits et devoirs. L’opinion publique, subissant la crise économique, se désintéresse de la question noire et ne soutient plus le président dans ses actions. Pour la première fois de sa vie, Grant bat en retraite et refuse d’employer l’armée, afin de protéger les Noirs. Il laisse le soin aux gouverneurs des Etats de trouver les solutions pour ramener le calme. Dans l’immédiat, cette décision apaise les tensions entre le Nord et le Sud et renforce l’Union. Néanmoins, elle favorise à long terme la mise en place des politiques ségrégationnistes. Enfin, sa politique d’intégration indienne est remise en cause suite au massacre de Little Big Horn.
Son mandat est également entaché de scandales politico-financiers. Grant et ses ministres sont souvent impliqués dans des affaires de corruption et d’abus de biens sociaux, à tel point qu’un néologisme est crée à partir du nom du président. Le grantisme sert à désigner le phénomène de corruption d’un gouvernement.
A la fin de son mandant en 1876, Grant s’adresse une dernière fois au Congrès. Il reconnaît avoir commis des erreurs, d’avoir manqué d’expérience et de ne pas avoir été un président exemplaire. Ce discours entaché de franchise et d’honnêteté remonte sa côte de popularité auprès des sénateurs.


Grant se retrouve seul avec sa femme. Ses enfants ont grandi et quitté la demeure familiale. Frédéric est devenu officier dans l’armée. Ulysse Junior a fait son droit et travaille dans le monde de la finance et son troisième fils poursuit des études d’ingénieur. Sa fille, Nellie, s’est mariée à un lord anglais nommé Charles Sartoris. Elle est partie vivre à Londres au grand désespoir de son père. Le couple réfléchit à son avenir. Julia est triste de quitter la Maison Blanche. « Nous sommes des enfants de la rue », ne cesse-t-elle de répéter. La famille possède des revenus importants tirés de l’extraction d’or de la concession dans le Nevada. Ils décident de faire le tour du monde en commençant par la Grande Bretagne, afin de revoir Nelly. Arrivé à Liverpool, le couple Grant est étonné de la foule amassée sur le port et qui les acclame. Grant est une figure internationale. A l’étranger, il est le vainqueur de la guerre de Sécession, le président des Etats-Unis et l’homme qui a abolit l’esclavage. Après avoir soupé avec la reine Victoria, ils reprennent leur voyage. Ce dernier dure deux ans. Le couple parcourt l’Europe, le Moyen Orient et l’Asie.
De retour aux Etats-Unis, le couple s’installe à New York. Grant n’a plus ni travail, ni argent, le filon d’or s’étant épuisé. Il accepte que des amis industriels lui payent un logement et renflouent son compte bancaire. Désirant les rembourser, il s’associe avec son fils Ulysse et Ferdinand Ward pour monter une société de courtage. Grant ne s’intéresse pas à ce travail. Il voit juste que l’argent rentre. En 1884, Grant vit de nouveau dans l’aisance et rembourse ses amis industriels. Au mois de mai, Ward disparaît subitement. Grant et Ulysse découvrent, non seulement, que le compte de la société est vide, mais qu’il est débiteur de 150.000 dollars. Ward truquait les comptes, manipulait les actionnaires et les marchés pour s’enrichir et vivait avec l’argent de la société, sans investir dans celle-ci. Ward est finalement arrêté et condamné à dix ans de prison pour escroquerie. Grant revend ses écuries, tous les objets ramenés de son voyage au tour du monde et liés à sa carrière militaire. Il parvient à rembourser toutes ses dettes, mais il ne lui reste que 180 dollars pour vivre et retourne vivre à Callena. Avec son ami Mark Twain, il rédige ses mémoires pour les vendre et permettrent à sa famille de vivre.
Grant est pris d’un terrible mal de gorge. Son médecin diagnostique un cancer de la gorge. Petit à petit, il ne peut plus parler et éprouve des difficultés à respirer. Il s’éteint le 23 juillet 1885 à l’âge de 63 ans.


Ulysse Grant est l’une des personnalités les plus populaires aux Etats-Unis. Il demeure le grand vainqueur et le héros de la Guerre de Sécession, celui qui a su mettre fin au conflit, l’homme dont avait besoin Lincoln pour préserver l’Union. Outre ses exploits militaires, c’est son parcours, qui Grant rend tant apprécié auprès de ses contemporains. Il représente le mode de vie américain par excellence. Grant a tout connu dans sa vie. D’origine modeste, il s’est construit seul pour accéder aux plus hautes responsabilité du pays. Il a également connu la misère, la dépression, l’alcoolisme et ce, à plusieurs reprises. Une vie spectaculaire, qui ne semble être possible qu’aux Etats-Unis.

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