Accéder au contenu principal

Histoire abrégée de la Grèce 1/4

La préhistoire
Les premières traces de peuplement dans la péninsule datent de 600.000 ans. L’agriculture arrive de Mésopotamie à partir de -7000. Les Grecs se spécialisent dans la culture de l’olivier et de la vigne. La poterie et le travail des métaux, notamment du cuivre, se développent vers -3000. Les villages fortifiés regroupent des maisons circulaires.

La civilisation cycladique (-3200 / -2000)
Les îles des Cyclades connaissent un essor grâce au développement du commerce maritime. Elles font la jonction entre la péninsule et le Moyen-Orient. La géographie insulaire favorise l’émergence de petites cités indépendantes plutôt qu’un État centralisé. Les Cyclades sont à l’origine du modèle social, basé sur la liberté et l’individualité, qui se développera dans toute la Grèce.
L'agriculture repose sur les céréales, la vigne et l'olivier. L'élevage se concentre sur les chèvres et les moutons et quelques porcs. Il y a très peu de bovins. La pêche complète les ressources alimentaires. Ces domaines demeurent quasi identiques de nos jours. Le bois, plus abondant qu'aujourd'hui, permet la construction des charpentes et des navires. Les îles de Naxos et Paros exploitent des carrières de marbre.

La civilisation minoenne (-2000 / -1450)
Vers -2000, la Crète supplante les Cyclades en termes de puissance. Les Crétois s’implantent sur les routes maritimes cycladiques et y greffent leurs contacts avec l’Égypte et la Sicile. De plus, l’île est à l’abri des invasions qui secouent l’Europe. L’essor du commerce crée une classe moyenne composée d’artisans et de marchands. Les palais sont le symbole de la concentration des pouvoirs voulue par les Crétois pour se protéger des puissances extérieures. Les relations entre les chefs locaux semblent pacifiques et fondées sur la collaboration. Un roi les fédère.
Entre -1500 et -1450, l’empire du roi Minos s’impose sur tout le bassin méditerranéen. L’île produit un art raffiné qui transparaît par ses palais et ses fresques. Les Crétois inventent leur propre écriture le linéaire A. Cette écriture se complexifie pour donner naissance au linéaire B, pouvant nommer des notions. Les peuples de la péninsule l’adoptent pour leur propre usage. La réalisation de grands travaux indique que les Minoens ont mis en place une division du travail et disposent d'une grande quantité d'ouvriers.
Vers -1450, la Crète perd son hégémonie. De nos jours, les historiens ont écarté la thèse d’une catastrophe naturelle. L’île doit faire face à Mycènes, la puissance montante de la péninsule, pour le contrôle des zones commerciales. Cette situation engendre des luttes armées et une déstabilisation des importations de matières premières. Des troubles éclatent en Crète qui causent la destruction des palais royaux.

La civilisation mycénienne (-1450 / -1200)
La civilisation mycénienne est un mélange des peuplades de la Grèce continentale. La société mycénienne, d’origine agricole, s’est formée au fil des conquêtes militaires. Ce passé forge une culture de la sécurité qui glorifie l’image du héros combattant. Les murailles, dites cyclopéennes du fait de leur grande taille, prouvent l’aspect sécuritaire. La société repose en partie sur le servage qui n’existe pas dans les îles. Elle copie et adopte le système palatial, l’écriture, l’architecture et l’art crétois. Le roi gouverne entouré des autres aristocrates. Le peuple ne prend pas part aux affaires politiques.
A partir de -1350, Mycènes établit des comptoirs commerciaux sur toutes les côtes de la Méditerranée. Des poteries à figure peintes ont été retrouvées. La culture mycénienne se diffuse dans le monde égéen, qui connaît pour la première fois une certaine unité culturelle.
La guerre de Troie se déroule dans ce contexte de contrôle des routes commerciales. Bien que victorieuse, Mycènes s’est affaiblie économiquement. Les tensions politiques sont exacerbées. Les Doriens, issus du Nord de la Grèce envahissent le territoire mycénien sans rencontrer une grande résistance. Les couches populaires rejettent le système palatial. La culture mycénienne se désagrège progressivement. Ses caractéristiques se perdent. Les cultures qui se développent après l'effondrement de la civilisation mycénienne sont moins ouvertes sur l'extérieur. Leurs élites sont moins riches et leur organisation socio-économique est moins complexe.

Les âges obscurs (-1200 / -875)
L’effondrement de la civilisation mycénienne débauche sur une période d’obscurantisme. La Grèce disparait de la scène internationale. La péninsule ne produit plus d’écrits. Les structures politiques et sociales se désagrègent. Une société agraire repliée sur elle-même subsiste. L’administration et la justice sont à la charge d’aristocrates formant des principautés indépendantes. Bien que morcelée politiquement, la Grèce conserve une unité culturelle au travers de la langue et de la religion.

L’époque archaïque (-875 / -510)
Au –VIIIe siècle, une nouvelle écriture phonétique supplante le linéaire B. Elle nait des échanges commerciaux avec les Phéniciens. Simplifiée, elle se répand plus facilement dans les couches sociales. Les Grecs recommencent à commercer et à rogner sur les routes phéniciennes. Ces derniers s’étaient engouffrés dans le vide laissé par les Grecs. La renaissance du commerce favorise le développement d’une bourgeoisie marchande et artisanale, qui favorise un nouvel essor urbain et monétaire. L’aristocratie participe également aux activités économiques. Les esclaves servent de main d’œuvre dans les mines.
Les Grecs sortent de leur péninsule. Les colonies méditerranéennes et de la Mer noire permettent de donner de nouvelles terres aux élites et aux paysans et ainsi d’éviter les guerres civiles. Ils s’installent dans le Sud de l’Italie (Syracuse), de la France (Marseille), de l’Espagne, en Afrique du Nord et en Asie mineure. Ils concurrencent les Phéniciens en Occident et les Assyriens en Orient. La péninsule et ses colonies constituent un vaste ensemble culturel et économique, qui se différencie des autres, des barbares. Ainsi pour la première fois, tous ses habitants se sentent grecs sans pour autant vivre dans le même État.
L’époque archaïque voit apparaître les cités états. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. Il y a tout d'abord le facteur démographique, puisque le –VIIe siècle connaît une explosion démographique. Les facteurs religieux suivent. Les cultes servent à marquer l'existence d'une communauté. Les cités décident de se choisir une divinité propre, mineure pour le reste du monde grec, mais qu'elles considèrent comme leur bienfaitrice. Enfin, la naissance de la cité grecque est parallèle à l'évolution des techniques militaires. Une nouvelle manière de combattre apparaît, qui vise à opposer deux régiments d'infanterie lourde. Ces régiments sont les phalanges hoplitiques. Le but de l'hoplite est de rester dans sa ligne et d'avancer avec les autres. Cette nouvelle formation interdit les comportements individuels et exige qu'un plus grand nombre d'hommes participe au combat. Tous les Grecs ne vivent pas en cité. Ceux du nord n'ont pas intégré immédiatement la notion de cité.

L’époque classique (-510 / -340)
En -510, les Spartiates aident les Athéniens à renverser le tyran Hippias. Le roi de Sparte, place au pouvoir Isagoras. Clisthène, son rival, soutenu par la classe moyenne, parvient avec l'aide des démocrates à s’emparer du pouvoir. Il dote la cité d'institutions isonomiques (tous ont les mêmes droits) et instaure l'ostracisme. La démocratie s'exprime dans le dème qui devient l'élément civique de base. Les citoyens exercent le pouvoir par l'Assemblée (l'Ecclésia), encadrée par un conseil de 500 citoyens choisis au hasard, la boulè.
Au –VIe siècle, le roi perse Cyrus soumet les cités grecques d’Asie mineure. Dans un premier temps, celles-ci accueillent bien le nouvel envahisseur qui leur donne accès aux marchés du Moyen-Orient. De plus, elles conservent une certaine autonomie. Darius conquiert les détroits de l’Hellespont et du Bosphore pour protéger sa frontière avec les Scythes et au passage s’accaparer les routes commerciales au détriment des cités grecques. Par ailleurs, le roi perse favorise les Carthaginois dans le commerce africain. En -493, les cités grecques se révoltent contre l’alourdissement des taxes et l’évolution tyrannique du pouvoir perse. La révolte ionienne est matée. Darius envisage de conquérir les îles égéennes et de s’en servir comme zone tampon. La première guerre médique débute en -492. Les Grecs repoussent les Perses lors de la bataille de Marathon. Lors de la seconde guerre médique, le roi Xerxès affronte la ligue de Corinthe dirigée par Sparte. Les Perses forcent les défenses spartiates aux Thermopyles avant d’être battus à la bataille navale de Salamine en -480, non sans avoir détruit l'acropole d'Athènes. Périclès la reconstruira avec l'architecte et sculpteur Phidias. Grâce à cette victoire, le prestige d’Athènes et de sa politique maritime sont renforcés face à la politique terrestre de Sparte. En -479, les Grecs sont à nouveau victorieux lors de la troisième guerre médique. Ils s’emparent de Byzance, libèrent la Thessalie. En -449, le traité de Suse amène la paix. Les Guerres médiques constituent le premier moment d’union de la Grèce. Ses habitants s’unissent contre un ennemi commun pour défendre des valeurs communes.
Athènes et Sparte sont les deux plus puissantes cités de la péninsule. Sparte avec son système oligarchique domine le Péloponnèse. La région lui fournit les ressources nécessaires pour vivre. Athènes, avec son système démocratique, mise sur le commerce maritime en développant le port du Pirée. Elle aide les cités d’Asie mineure et les îles égéennes pour s’assurer des alliés et contrôler les routes commerciales. Athènes est une cité plus ouverte que Sparte. Ses alliés et elle se regroupent dans la Ligue de Délos, du nom d’une île des Cyclades. Dans les faits, Athènes exploite cette alliance pour servir ses intérêts.
En -433, Corinthe, alliée de Sparte, perd des territoires, dont Corfou, au profit des Athéniens. Cet évènement est le déclencheur de la guerre du Péloponnèse, qui se déroule de -431 à -404. La suprématie sur la Grèce est en jeu. Dans un premier temps, les deux armées s’affrontent directement. Athènes, forte de sa flotte, assure un blocus. L’expédition militaire en Sicile est un désastre. Sparte demande l’aide des Perses en échange des cités grecques d’Asie mineure. Les Perses détruisent la flotte athénienne, tandis que les Spartiates assiègent la cité, qui finit par se rendre. Périclès meurt de maladie durant le siège. Athènes connaît une période d’instabilité. La tyrannie remplace la démocratie quelques temps.
La cité de Thèbes agrandit son empire par la place laissée par Athènes. En -371, les Spartiates sont battus à Leuctres. La domination de Sparte est mise à mal. Athènes se méfie de la puissance thébaine. Elle noue une alliance avec ses anciens ennemis. A partir de -364, aucune cité n’a les moyens de s’imposer, alors qu’au Nord, la Macédoine prend davantage d’ampleur.
L’époque classique est d’une grande richesse intellectuelle et artistique. L’absence de roi chapeautant tous les domaines et d’un clergé imposant sa vision de l’univers explique ce bouillonnement intellectuel. Pythagore et Thalès élaborent des théorèmes encore enseignés de nos jours. Socrate, Platon et Aristote sont les pères de la philosophie. Hérodote et Thucydide font de l’histoire une étude des faits et des événements contemporains. Hippocrate prône l’analyse logique des symptômes. Archimède étudie les masses. Aristophane rédige des pièces de théâtre toujours étudiées au XXIe siècle.


Commentaires

Les articles les plus consultés

Lilith, la première femme de la Bible et d'Adam

Avez-vous d é j à lu la Bible? En entier? Peu l'ont fait! Au moins la Gen è se alors! La Gen è se? Mais si, le d é but, l'intro' ! Lorsque Dieu cr é e le ciel, la terre, les ê tres vivants et enfin l'homme Adam! Enfin, Adam et È ve... Vous connaissez cette histoire et souvent peu le reste. Lorsque je discute de la Bible avec des amis ou des é l è ves - pas toujours ignorants du fait religieux - je remarque souvent un ab î me d'ignorance de l'histoire biblique comme si on passait directement d'Adam à J é sus. Ah si: les gens connaissent aussi Abraham et Mo ï se. J'ai toujours aim é le d é but des histoires. La Bible ne fait pas exception. Je ne sais pas combien de fois j'ai pu lire et relire la Gen è se. Et puis un jour, un passage m'a turlupin é . Le sixi è me jour, Dieu d é cida de remplir la terre d'animaux, d'oiseaux et de bestioles. Puis, il est é crit: Chapitre 1: 26 Dieu dit : « Faisons l ’ homme à notre image, se

Alexandre le Grand homosexuel ? Le doute Hephaestion

Il est un fait, sur la possible homosexualité d’Alexandre, qu’il faut relever immédiatement. De toute sa vie, aucun acteur privilégié, c’est à dire proche du conquérant – et ils sont nombreux -  n’a jamais affirmé ou constaté de visu le voir pratiquer une relation sexuelle avec un autre homme. Cependant aucun non plus n’affirme qu’il n’en a jamais eue. La seule énigme tourne autour du seul et même homme avec qui il partage très souvent son quotidien: H é phaestion. Savoir si ces deux hommes ont un jour ou l’autre sauté cette fragile frontière qui sépare la grande amitié de l’amour restera pour l’éternité en suspens… du moins pour le moment ! Il faut s’attarder un instant sur l’ami intime d’Alexandre, celui qui lui sera toujours fidèle. H é phaestion naît à Pella, la même année qu’Alexandre. Fils d'Amyntas, un aristocrate macédonien, il reçoit également la même éducation que lui auprès du philosophe Aristote dans son adolescence. Il est un homme fort et beau. Certaines anecdo

Cléopâtre, son tapis et Jules César : Une Histoire d'Amour Épique et Mystérieuse qui a Bouleversé l'Empire Romain

Les amours passionnées entre la célèbre reine égyptienne Cléopâtre et le tout-puissant et charismatique Jules César forment un épisode à la fois mystérieux et envoûtant de l'histoire. Leur relation est digne des ébats charnels des dieux de l'Olympe. Au sein de leur amour naît un enfant légendaire et secret, Césarion, conférant à la reine une place singulière dans l'histoire et une renommée qui fait jaser du sénat romain jusqu'aux recoins les plus sombres de l'empire. Cléopâtre, descendante de Ptolémée Ier, général et compagnon d'Alexandre le Grand, est d'origine grecque, mais elle se distingue par son amour pour son peuple et son désir ardent de faire reconnaître l'Égypte comme la grande civilisation du monde méditerranéen, au même titre que Rome. Polyglotte, elle parle la langue de son peuple, une particularité sans précédent parmi les descendants de la dynastie des Ptolémées, qui règnent sur le trône depuis trois siècles.

Pasteur et la découverte du vaccin contre la rage

En 1879, Louis Pasteur, surnommé par René Dubos le « Franc-tireur de la science », a découvert le principe du vaccin et ceci grâce aux vacances d’été que celui-ci s’est octroyé. Tout grand esprit a besoin de repos. Le choléra des poules fait alors rage, depuis le printemps. Après plusieurs mois d’expériences infructueuses, Pasteur décide de se reposer et part rejoindre sa femme ainsi que toute sa famille dans sa maison de campagne. De retour dans son laboratoire, très détendu après ses congés estivaux, il reprend avec une grande motivation ses recherches, suivant le même procédé que celui établi jusque-là. Il inocule la bactérie du choléra sur des poules. Et il attend : une heure, deux heures. Aucune poule ne meurt. L’aiguille de l’horloge tourne et tourne pendant des heures, tout comme Pasteur dans son laboratoire. Rien ne se passe. Les poules sont toujours aussi pimpantes. Le chimiste de formation, loin d’être novice en matière d’expériences scientifiques, réfléchit : « Mais que

Hitler et Mussolini : quand l’élève dépasse le maître

En 1922, Benito Mussolini à la tête du parti fasciste italien, marche sur Rome et s’empare du pouvoir. Il transforme la démocratie en Etat fasciste. De l’autre côté des Alpes, Adolf Hitler observe ses actions. Mussolini est un modèle à suivre. Hitler organise son parti sur le modèle italien. L’année suivante, il tente lui aussi de marcher sur Berlin, pour s’emparer du pouvoir. C’est un échec. Il doit attendre les élections de 1933, pour accéder à la fonction de chancelier. La première entrevue entre les deux dictateurs se déroule à Rome en 1934. Le principal sujet réside dans la question autrichienne. Mussolini protège l’Autriche, qu’il considère comme une zone tampon face à l’Allemagne. Le meurtre du chancelier Dollfuss le 25 juillet 1934 par des sympathisants nazis est très mal vu par Rome. Mussolini envoie des troupes à la frontière, empêchant ainsi les nazis de prendre le pouvoir. Le Duce impose de par sa prestance. Vêtu de son bel uniforme, il apparaît comme l’homme fort au côté d

Aux origines de la galette bretonne

Chandeleur oblige, les crêpes sont de la partie ; et en Bretagne, qui dit crêpe, dit galette. L’histoire de la galette est étroitement associée à celle du blé noir, son principal ingrédient. C’est le parcours historique de cette céréale que nous allons retracer ici. Suivons à présent pas à pas la recette. Afin de réussir une bonne galette bretonne, accompagnons les croisés en Asie, au XIIe siècle. Après plusieurs milliers de kilomètres parcourus, des champs de fleurs roses s’étendent à perte de vue. Ce n’est pas un mirage, ni de simples fleurs d’ornement : les croisés découvrent le blé noir. Ils en prennent quelques plants, puis regagnent l’Europe avec des mules chargées de la précieuse semence. Mais le retour au Vieux Continent rime avec désillusion pour ces « chevaliers agricoles ». La culture de ce blé est exigeante et sa production reste faible. Néanmoins un espoir renaît du côté des exploitations d’une des régions françaises. Cet endroit est connu pour sa pluie :

Alexandre le Grand et Diogène: une rencontre de géant

Vous connaissez mon amour inconditionnel pour Alexandre le Grand. Aussi, aujourd'hui je vais vous conter un des épisodes qui m'a toujours marqué dans la vie du Macédonien : sa rencontre avec le célèbre philosophe cynique Diogène. De son entrevue, je crois, Alexandre en a retenu une leçon de vie qu'il essaiera, avec plus ou moins de bonheur ou de réussite, de s'appliquer tout au long de sa courte vie : l'humilité. Nous sommes en 335 avant notre ère. Alexandre n'est pas encore Alexandre le Grand et il n'a pas encore vingt-un ans. Pourtant, il est déjà craint par les Grecs... Bientôt par les Perses. En attendant, le jeune roi macédonien vient d'épater tous ceux qui doutaient encore de lui. Voilà quelques mois, son père Philippe mourrait sous les coups de couteaux de Pausanias - amant blessé - et la Grèce soumise décide alors de se révolter sous l'égide du meneur Démosthène et de la cité d'Athènes. Alexandre, fou de rage devant tant de traîtrise,

Hypatie d'Alexandrie, une femme seule face aux chrétiens

Alexandrie, ville de savoir ; ville de délices ; ville de richesses ! Et pourtant parfois, ville décadente et théâtre des pires atrocités faisant ressortir le vice animal, dénué de toute philosophie civilisatrice. En 415 de notre ère, cette Alexandrie, cité révérée et donnée en exemple, va connaître les premiers signes de sa décadence : elle assassine une des plus grandes savantes et philosophes de l’histoire de l'humanité, la belle et intelligente Hypatie. Née vers 370, Hypatie a environ dix ans lorsque l’empereur Théodose proclame la foi chrétienne comme étant la religion officielle de l’empire. Théodose met fin à un millénaire de stabilité religieuse et installe une religion qui tend à la prédominance   et qui, par l’intolérance qu’elle exerce, met l’empire en proie à des révoltes incessantes.  Moins d’un siècle suffira à le faire définitivement chuter ! Les chrétiens avaient été plusieurs fois massacrés – souvent injustement – servant de boucs émissaires quand la situation l’i

Le destructeur du nez du sphinx

Voilà bien longtemps que les hommes de la riche et nourricière terre d’Egypte le contemple. On vient également de loin pour se recueillir devant lui. Le Sphinx, cet être gigantesque que les plus grands hommes révèreront comme un dieu est un porte bonheur ! Né de la volonté du pharaon Khéphren, ce mastodonte taillé dans la roche garde depuis 2500 av. notre ère environ le plateau de Guizèh et ses somptueuses tombes : les pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos. Le Sphinx parcourt les siècles avec aisance bien qu’il faille régulièrement le déterrer car le sable, inlassablement, vient le recouvrir jusqu’aux épaules. La chrétienté puis l’islam passent et le culte du dieu lion à tête d’homme s’éteint progressivement sans toutefois totalement disparaître. Les musulmans d’Egypte le considèrent tel un génie et l’admirent comme une œuvre d’art défiant la nature et rendant grâce au génie humain voulu par Dieu. Malheureusement, les belles heures théologiques, bien souvent plus intellectuelles