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Articles

Ode au château Versailles et au Roi Soleil

Quelques kilomètres, à peine, sépare Paris, si souvent insurgée, du plus célèbre des châteaux royaux : Versailles. Sous Louis XIII, ce n’était qu’un modeste pavillon de chasse, mais depuis 1661, s’élève un palais sans pareil, voué à la gloire du plus puissant monarque de ce temps : Louis XIV, le roi soleil. Les plus grands artistes de l’époque, 36000 ouvriers et 6000 chevaux, participèrent à cette œuvre gigantesque. Le roi, lui-même, ne cessant de dicter ses choix et de veiller à l’évolution des travaux. Dans son enfance, le prince avait dû fuir Paris une nuit de janvier 1649 avec sa mère Anne d’Autriche : c’était l’époque de la Fronde.  Sans doute, voulu-t-il affirmer à Versailles, sa méfiance de la grande ville et sa volonté de toute puissance. Ce faste devait servir et illustrer sa grandeur. Versailles, ce n'est pas seulement un château, c'est un rêve de pierre et de lumière, un écho de l'amour que le Roi Soleil portait à la beauté et à l'art. Chaqu

Combat naval à Cherbourg

La Guerre de Sécession n’a pas touché que les Etats-Unis. Elle s’est étendue aussi au Canada, au Mexique, ainsi qu’à l’Europe. Il ne s’agit pas seulement d’économie ou de diplomatie, mais aussi de véritables combats. Ainsi, les côtes françaises et plus particulièrement celles de Cherbourg demeurent l’un des théâtres militaires de la Guerre de Sécession. Le 19 juin 1864, deux sloops de guerre, c'est-à-dire des navires plus petits que des frégates et armés de dix huit canons, s’y affrontent. Une semaine auparavant le navire confédéré l’ Alabama accoste dans le port, afin de réparer d’importantes avaries et se ravitailler en charbon et en eau. Il s’agit d’un navire corsaire dirigé par le capitaine Raphael Semmes, dont la mission est de couler les navires de commerce des Etats du Nord et s’attaquant également aux embarcations militaires. Il aurait envoyé par le fond plus d’une soixantaine de navires en deux ans, dans l’Atlantique et l’Océan Indien. Semmes et son navire sont active

La véritable Histoire de la Tour de Babel: du Mythe de la Bible à la Réalité Archéologique

Notre article sur "la tour de Babel" découverte à Mari étant un des plus visité, il était de bon ton de parler de la plus célèbre des ziggourats de Mésopotamie, à savoir celle qui, selon la Bible, a répandu le trouble et le désordre dans la société humaine! La construction de la tour de Babel est un des épisodes les plus marquants de la Genèse. Là, Dieu confondit le langage des hommes et les dispersa aux quatre coins de la terre. L’histoire de la tour de Babel fait encore débat entre historiens, archéologues et théologiens. Née de l’imagination des populations juives déportées dans la grande Babylone à partir d’un énorme édifice ayant réellement existé, quelle a été la véritable image de la tour de Babel? L’histoire d’une tour bien réelle. La tour de Babel, telle qu’elle est nommée dans la Genèse, était en fait un édifice emblématique de la civilisation mésopotamienne, à savoir une ziggourat. A Babylone, cette ziggourat était vouée au culte du dieu Marduk. Construite e

William Quantrill

William Clarke Quantrill est né en 1837 à Dover dans l’Ohio. Il est le fils de Thomas et Caroline Quantrill. Comme son père, il devient instituteur dans sa ville natale, puis dans l’Illinois et l’Indiana avant de s’installer dans l’Utah, où il apprend le poker. Il devient joueur professionnel, ce qui lui octroie une rémunération plus importante que l’enseignement. En 1959, il déménage à Lawrence dans le Kansas. Tout en exerçant son métier d’instituteur et de cuisinier pour une compagnie des chemins de fer, il continue le poker. En 1861, accusé de meurtre et de vol de chevaux, il doit quitter précipitamment la ville. Lorsque débute la Guerre de Sécession, William Quantrill s’engage dans l’armée confédérée. Ne supportant pas la discipline militaire et faisant preuve d’un esprit d’indépendance, il n’y reste que quelques mois. Par la suite, il rejoint un groupe de partisans esclavagistes. Rapidement, il s’impose comme leur chef et recrute des hommes. Il appelle sa troupe les Quantri

Mary Walker

Mary Edwards Walker est née le 26 novembre 1832 à Oswego dans l’Etat de New York. Son père est médecin et sa mère institutrice. Adolescente, elle poursuit des études de médecine à la prestigieuse école du Collège Médical de Syracuse et obtient son diplôme en 1855. Durant ses études, elle se lie d’amitié avec Amélia Bloomer, laquelle défend le droit pour la femme de porter des pantalons turques, créant une robe particulière appelée la bloomer. Mary Walker portera toujours des vêtements masculins ou la bloomer. Avec son mari et confrère Albert Miller, elle ouvre un cabinet. Le couple bat rapidement de l’aile. Son mari ne supportant pas la façon de s’habiller et les idées féministes de son épouse, la quitte pour une autre. Au déclenchement de la guerre, elle s’engage dans l’armée de l’Union en tant qu’infirmière, ne pouvant accéder à un autre statut à cause de son sexe. Elle fait ses preuves comme chirurgien notamment lors de la bataille de Bull Run. En 1863, elle est nommée chirurgien a

Le Panthéon : une église laïque

En 1744, Louis XV tombe gravement malade à Metz. Dans ses prières, il invoque Sainte Geneviève pour sa guérison. Remis de sa maladie et de retour à Paris, il promet aux chanoines la reconstruction de leur vieille église dédiée à la patronne de Paris. L’architecte Jacques Germain Soufflot est choisi par le roi pour réaliser ce travail. En 1765, il dessine un plan en croix grecque. Il cache les contreforts derrières des terrasses, élève un dôme à 83 mètres au dessus du sol. Ce dernier est entouré à l’extérieur d’une rotonde de 32 colonnes. Le Panthéon est à l’origine une église consacrée à Sainte Geneviève. Les peintures décorant les murs rapportent la vie de cette femme, réconfortant et guidant les Parisiens, lors du siège de la ville par Attila. Cette dimension religieuse est renforcée par le déroulement de la vie de deux autres saints : Saint Louis et Jeanne d’Arc. Deux personnalités revêtant une grande importance pour la France monarchique. La Révolution désirant marquer l’exis

Le roi Scorpion : Mythe ou réalité historique ?

Le roi Scorpion, un pharaon légendaire ? Le premier grand roi à avoir unifié les deux Égyptes sous son autorité ? Plus qu'une légende, le roi Scorpion est une figure préhistorique fascinante, un homme qui aurait vécu il y a plus de 5000 ans. Cette affirmation, qui peut sembler fantastique, a une part de vérité, car les fouilles archéologiques de la nécropole royale d'Abydos ont révélé la tombe d'un roi - bien que le corps ne soit plus présent - dont le mobilier funéraire a révélé aux chercheurs des actes de son règne ainsi qu'un fragment de sceptre "Heka", symbole de la royauté. Malheureusement, l'existence de cet homme mythique ne repose que sur de vagues souvenirs d'actes dépassés, en très mauvais état, et sur ce fragment de sceptre. Cependant, les découvertes archéologiques récentes ont permis d'éclairer un peu plus la vie et le règne de ce roi mystérieux.  Alors, pourquoi Scorpion ? Tous les autres pharaons sont connus par leu

Histoire à la carte

Cette année, l’Institut Géographique National fête ses 70 ans. Parmi un très grand nombre de travaux, l’IGN conçoit et fabrique des cartes, un outil commun qui possède une longue histoire. La première carte du monde serait la pierre de Dashka découverte en 1999. Mesurant un 1m48 de hauteur sur 1m06 de large, elle cartographie la Sibérie il y a 120 millions d’années, bien que cette datation soit encore discutée. Elle présente la particularité d’être en relief. Outre cet objet singulier, c’est en Mésopotamie que les cartes les plus anciennes ont été trouvées. La cité de Nuzi situé au Nord de l’Irak a livré des tablettes datant de 2.200 avant notre ère. On peut y voir la cité au bord du Tigre et les montagnes environnantes. Les Grecs tels Hérodote et Ptolémée, s’intéressent à la terre habitée. La compréhension du globe passe par l’analyse du ciel. Ainsi, Eratosthène positionne les étoiles selon une latitude et une longitude et propose la première mesure de la Terre. Par rapport

Riche comme Crésus, le roi qui a donné naissance à la monnaie

Nous traversons une période économique tumultueuse. Entre les crises financières et l'importance omniprésente de l'argent, une question se pose : qui a inventé cet outil à la fois formidable et dangereux que l'homme désire tant ?  La Mésopotamie, berceau de la civilisation, n'avait pas de monnaie, du moins pas au sens où nous l'entendons aujourd'hui. Les anciens Mésopotamiens utilisaient un système de paiement assez archaïque, qui a pourtant perduré pendant longtemps. Il ne s'agissait pas de pièces de métal précieux, or ou argent, ou même de cuivre, comme nous en avons découvert grâce à l'archéologie. Les soi-disant "monnaies" de l'ancienne Mésopotamie étaient en réalité des lingots d'argent, estampillés d'une marque pour identifier leur propriétaire.  Il faudra attendre le VIe siècle avant notre ère pour voir apparaître la première véritable monnaie. Son inventeur est un souverain du royaume de Lydie (dans l'actuelle Turquie oc

Tolérer, c'est souffrir

Au sens courant, la tolérance est le fait de ne pas interdire ou d’exiger, alors qu’on le pourrait. C’est une attitude, qui consiste à admettre chez autrui une manière de penser ou d’agir différente de celle qu’on adopte soi même. Au XVIe siècle, ce mot revêt une autre définition. Etre tolérant c’est être indulgent à l’égard d’opinion d’autrui sur les points du dogme que l’Eglise ne considère pas comme essentiel. La tolérance renvoie à la liberté de pratique religieuse. Le problème posé par le pluralisme religieux dans les Etats européens a suscité des réactions diverses. L’existence d’une vérité religieuse, seule garante du salut éternel face aux fausses pistes menant à la damnation, favorise l’intolérance. Ainsi les différentes confessions s’érigent en forteresses distingues les unes des autres et se combattent. Cependant, il existe dès le début de la Réforme, des personnes prônant la tolérance, pour la réunion de tous les chrétiens. L’humaniste Erasme dans une lettre datant du 22 ma