Accéder au contenu principal

Articles

L'affaire Calas : Toulouse à la une des gazettes du royaume

Dans la nuit du 13 octobre 1761, les habitants de la rue des filatiers à Toulouse sont ameutés par des cris provenant de la boutique des Calas. Une foule s’y presse et trouve Pierre Calas terrorisé par la scène qu’il vient de découvrir. Son frère, Marc Antoine gît sur le sol de la boutique, une cravate de taffetas noir serrée autour du cou. Un garçon chirurgien présent constate que l’homme a été étranglé. Il s’agit d’un meurtre. Les autorités sont immédiatement prévenues. Vers 23h30, le capitoul (membre du conseil municipal revêtant des prérogatives politiques et judicaires) David de Beaudrigue arrive sur les lieux. Il fait rassembler les Calas, une famille de marchands protestants, composée du père Jean, sa femme, Pierre le fils, Jeannette la servante et Lavesse, un ami de Pierre originaire de Bordeaux, pour les interroger. La famille Calas a soupé vers 19 heures. Une heure plus tard, Marc Antoine sort du salon. A l’office, il tremble tellement que Jeannette lui demande s’il a froid.

Au-delà de la politique et de la guerre : La puissance de l'amour dans l'Histoire grâce à Shibtu et Zimri-Lim

L'amour est le plus souvent un thème romanesque ou anecdotique dans l'Histoire et, mis à part peut-être les longues séries d'histoires d'amour de grands souverains comme Louis XIV ou de maîtresses influentes telles Agnès Sorel ou Diane de Poitiers, ce sujet est souvent occulté au profit de la politique, de l'économie ou de la guerre. Ce domaine m'a pourtant toujours passionné car, à mon sens, il est compatible – voir lié - avec les affaires d’État et il argumentera une de mes grandes thèses sur l'influence permanente des femmes sur l'histoire de l'humanité, traditionnellement réservée aux hommes. Le rôle essentiel de la femme dans la vie politique, d'autant plus quand celle-ci est la reine, remonte profondément dans l'histoire des civilisations. Et c'est ainsi que, comme un voyage à travers les millénaires, je souhaiterais vous faire découvrir la passion, néanmoins non dénuée de respect et de sens politique, de deux êtres qui ont vécu au

Carcassonne : une cité sous protection féminine

Le voyageur se promenant dans la coté de Carcassonne découvrira sur son parcours, devant la porte de Narbonne, entrée principale de la forteresse, le buste d’une femme se dressant. Cette statue représente Carcas, l’épouse du roi musulman Balaak dirigeant Carcassonne au VIIIe siècle. D’après la légende, Charlemagne assiège la cité et Balaak meurt dès les premières années du siège. Carcas se retrouve seule à assurer les défenses de la cité. Inférieurs en nombre, privés de ravitaillement, la reine use de ruse et de stratagèmes pour dissuader l’armée de Charlemagne de lancer l’ultime assaut. Elle fait dresser sur les remparts des pantins de paille, qu’elle met en mouvement à l’aide de cordes et de poulies. Le siège s’éternise. A la sixième année, Carcas fait l’inventaire des réserves restantes. Les habitants lui apportent un porc et un sac de blé. La reine ordonne que l’animal soit gavé par les céréales, avant d’être jeté du haut des remparts. Le cochon s’écrasant sur le sol, libère le blé

L'Égypte et Alexandre le Grand : Une Rencontre Entre Conquérant et Civilisation Millénaire

Alexandre le Grand est une légende. Une vraie ! Et pourtant ne dit-on pas qu'une légende n'a jamais existé ? Les Grecs pensaient qu'Achille, Ulysse, Ajax étaient tout autant des légendes que des hommes qui avaient réellement existé. Alexandre ? Sa vie et son œuvre sont si extraordinaires qu’on penserait presque que son incroyable chevauchée qui le mena de Macédoine à L’Inde, n’est qu’une épopée, une fable digne d’Homère. Pourtant, à en croire les sources, si nombreuses, Alexandre a vraiment existé. Pas seulement parce que les Grecs, si géniaux et si prolifiques en histoires fabuleuses et légendaires nous le disent, mais parce que bon nombre d’autres peuples – et civilisations – l’ont rencontré et admiré. Parmi ces peuples, l’Égypte. La comparaison est aisée : Alexandre est un roi ou un empereur universel. Le genre d'homme qui n'existe que tous les 500 ans voir tous les milles ans. Pour ma part, il y eut Sargon d'Akkad, Hammurabi, le grand Ramsès II, Alexandre

Nabonide : le dernier souverain indépendant de Babylone et le premier archéologue de l'histoire

Quel étrange personnage que ce Nabonide (556-539 av. notre ère). Il fut singulièrement différent de tous ses prédécesseurs qui régnèrent sur le royaume de Babylone et il en fut le dernier souverain indépendant. Après lui, Perses, Macédoniens, Grecs et Parthes se partageront le trône babylonien ainsi que son rayonnement culturel et historique jusqu’à sa totale destruction aux premières heures de l’ère chrétienne. Chose exceptionnelle pour Nabonide, il fut confondu avec son ancêtre Nabuchodonosor dans la Bible et connut ainsi, grâce au récit de l’Ancien Testament et notamment du Livre de Daniel, une certaine éternité dans la mémoire des hommes - toute relative il faut bien l’avouer. Aujourd’hui, les sources épigraphiques et archéologiques ont révélé la véritable histoire de ce « roi maudit » qui avait abandonné sa cité plusieurs années pour se vouer au dieu lune Sîn et... à l'archéologie ! Nabonide était un roi. Et comme tous les grands rois qui, depuis deux millénaires, régna

Austerlitz : La Victoire Stratégique de Napoléon qui a Marqué l'Histoire

Austerlitz est la plus célèbre et la plus grande bataille de Napoléon. Elle est considérée même comme une des plus grandes batailles de l'Histoire et est, d'ailleurs, régulièrement reproduite lors de commémorations. Étrangement, les officiels Français, depuis plusieurs années, préfèrent commémorer des défaites, comme celle de Trafalgar où nos politiques ont envoyé plusieurs navires représenter la France. Ne soyons pas modeste. Ce 2 décembre 1805, Napoléon mis au pas l'Autriche et la Russie, et la France devint la plus grande puissance européenne sur terre. « Quand j'aurai donné une leçon à l'Autriche, je reviendrai à mes projets », Cette déclaration est de Napoléon lorsqu'il apprend, en août 1805, que les Autrichiens s'apprête, avec l'appui des Russes, à attaquer la Bavière alliée de la France. Renonçant à l'envahissement de l'Angleterre, il fait « pirouetter » sa Grande Armée du camp de Boulogne vers l'Alsace, franchit le Rhin, fait c

Le système Law : mettre fin à la crise financière

Au début du XVIIIe siècle, la France traverse une terrible crise financière. La dette de l’Etat dépasse les 3.5 milliards de livres. Les taxes, constituant les recettes, ne compensent plus les dépenses. Le duc de Noailles, surintendant des finances, est chargé d’opérer des restrictions budgétaires. Parallèlement, Philippe d’Orléans nomme une commission d’enquête et une chambre de justice, afin de mettre de l’ordre dans la gestion des comptes publics. Les mécanismes économiques traditionnels (refonte des espèces, réduction des rentes…) ne fonctionnent guère. Certains conseillers de Philippe d’Orléans, tels le duc de Saint Simon, conseillent au régent d’annoncer la banqueroute de l’Etat. Ce dernier ne souhaitant pas réunir les Etats – généraux, se tourne vers les idées de son conseiller financier John Law. John Law est issu d’une famille d’orfèvre d’Edimbourg. Féru de jeu, il dilapide la fortune familiale. En 1696, il tue dans un duel l’officier Edouard Wilson, pour conquérir le cœur d’E

L'enlèvement de Darius III, la fin des Achéménides et l'avènement d'Alexandre le Grand

Derrière Darius, tout le continent asiatique pourrait encore se lever pour venir à son aide, car les guerriers ne manquent pas dans cette région du monde: Saces, Massagètes, Scythes, Hyrcaniens, habitants de la Transoxiane, de l'Aréie et de la Paraponisade forment des multitudes armées dont le poids suffirait à infléchir au destin. Mais ils n'y songent guère. Engourdie dans sa torpeur, l'Asie n'a pas conscience du drame qui se prépare. Darius aurait tort d'en attendre le moindre secours. L’Asie à choisi son champion : ce sera Alexandre... Aussi, Darius a-t-il décidé de ne plus reculer et de tenir tête à Alexandre là même où il se trouve. Dans l'espoir de ranimer le courage des généraux, il leur explique la nécessité de livrer ce suprême combat. Encore un ! Mais ceux-ci n'ont plus confiance en leur souverain qui a déjà fui deux fois le champs de bataille à Issos et à Gaugamèles. Affronter sur place les forces macédoniennes d'Alexandre serait aller au-d

Les Mystères de la mort de Staline: a-t-il été assassiné?

Joseph Staline ( 1878 – 1953) reste dans l'Histoire un homme à part. Géorgien de naissance, il parvient à se faire accepter dans le cercle des intimes de Lénine au moment de la Révolution d'Octobre 1917. Loin d'être un grand intellectuel comme Trotsky, il est par ses réseaux et sa volonté un homme incontournable de la politique communiste des années 20 comme secrétaire général du parti. Un poste qu'il ne quittera plus jusqu'à imposer sa dictature sur le pays et le parti jusqu'à sa mort en 1953.  Controversé, Staline l'est indubitablement. Responsable directement ou indirectement d'au moins 20 millions de morts – ce qui le met en tête des dictateurs meurtriers devant Hitler – il est parmi les futurs vainqueurs à Yalta en 1945 alors qu'en 1939 il signe le pacte Germano-Soviétique qui marque le début de la Seconde Guerre Mondiale. Et pourtant il est adulé par de nombreux intellectuels étrangers comme Jean-Paul Sartre qui, aveuglement, distribuait l

De César à Auguste : la mort de la république romaine

« Je ne suis pas roi, je suis César », rétorque le consul à vie aux membres du Sénat. Rien n’y fait, les sénateurs profondément attachés à la République ne tolèrent plus l’homme, qui semble s’accaparer plus de pouvoirs de jour en jour et qui se prend pour un dieu. En -44, une soixantaine d’hommes menés par Marcus Brutus, fils adoptif de César, assassinent ce dernier. Cet évènement marque les soubresauts de partisans attachés au régime républicain régissant Rome depuis 500 ans. Il s’agit d’une république oligarchique dans laquelle, le pouvoir est détenu par les riches familles terriennes (les patriciens) au détriment du peuple (la plèbe), qui ne peut s’exprimer qu’à travers ses tribuns. Si la République parvient à gouverner la ville et la péninsule italique, elle n’y parvient plus lorsqu’il s’agit de son empire, comprenant le Sud de la Gaule, une partie de l’Espagne, la Grèce et les côtes africaines. L’expansion romaine se traduit par une crise sociale. Les conquêtes entraînent l’éme