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Articles

Le Mystère des Origines de Yahvé : Nouvelles Perspectives Archéologiques

L’archéologie est parfois cruelle. Cruelle parce qu’elle exprime des vérités et qu’elle peut réécrire l’Histoire. Bon, il est vrai, seulement la petite histoire, celle que l’on modifie sans cesse et qui n’a aucune répercussion sur nos civilisations et sur notre culture. C’est ainsi que, par exemple, les dernières relectures des stratigraphies archéologiques – que j’ai moi-même effectué lors de mes études - ont démontré qu’il existait non pas trois, mais deux couches archéologiques distinctes désignant l’histoire sumérienne dans le sol irakien. Intéressant ? Passionnant, oui ! Cependant je conviens, en toute bonne   foi, que cela n’a aucune importance cruciale sur le monde d’aujourd’hui. Je dirais même plus, aucune ! Mais alors de quoi vais-je bien pouvoir vous parler ? Aujourd’hui, je décide de vous ramener une nouvelle fois en orient. Plus exactement en Palestine, en Jordanie et en Egypte, dans le monde passionnant de l’archéologie biblique. Mon précédent article sur la femme de Yah

Histoire du temps

Le temps est une notion à la fois concrète et abstraite. Le temps nous apparaît comme un élément insaisissable et nous échappant totalement. Néanmoins, il peut se voir de manière concrète au travers de certains éléments tels les saisons, le mouvement des astres ou les changements physiques de nos corps. Le temps est également relatif. Chaque être humain possède une notion du temps qui lui est propre. Quand nous nous amusons ou que nous prenons du plaisir le temps semble s’accélérer. A l’inverse, la douleur ou l’ennui le ralentissent. Enfin le temps est aussi une construction sociale. La notion du temps varie en fonction du cadre vie, du milieu social ou de l’activité professionnelle. Le temps, tout autant qu’il possède une existence propre, est une construction humaine. Tout au long de son existence, l’Homme a cherché à le mesurer pour ses propres besoins. L’Homme de la préhistoire a une notion cyclique du temps. Il se repère en fonction des saisons, des périodes de chasse et

Les statues de l'île de Pâques

« Il est au milieu du grand océan, dans une région où l’on ne passe jamais une île mystérieuse et isolée. » : voici une manière de définir l’île de Pâques, petit bout de terre situé à plus de 3.000 kilomètres de la côte chilienne. L’île est découverte le 5 avril 1722, jour de Pâques, par l’amiral hollandais Jacob Roggeveen. Au XIXe siècle, l’île est pillée et sa population réduite en esclavage et christianisée. Au début du XXe siècle, les anthropologues commencent à s’intéresser aux Pascuans et à leurs célèbres statues dressées pour les plus anciennes vers 1100. Deux parties composent les statues. Les ahu sont les piédestaux sur lesquels la statue. Construits en pierre, de forme semi pyramidale, ils sont creusés dans le sol. Ils servent de chambre funéraire pour les chefs de clans et les guerriers. Les statues, nommées moai, se dressent sur leur ahu. Elles sont façonnées dans la roche du volcan Rano Raraku, dont la pierre est facilement taillable. Elles mesurent entre trois m

Potauto Ier Wherowhero : premier roi maori

En 1769, le navigateur britannique James Cook est le second européen à se rendre en Nouvelle Zélande. Il cartographie une large part des côtes. A la fin du XVIIIe siècle, des baleiniers, des chasseurs de phoque et des marchands s’installent sur l’archipel. Ces derniers commercent avec les nombreuses tribus y vivant et passant leur temps à se combattre. En échange de matières premières comme le bois, les Européens vendent aux Maoris des armes à feu. L’introduction des mousquets change peu à peu les conflits néo zélandais. C’est dans ce contexte que nait Wherowhero dans les années 1800. Il est le fils de Rauangaanga, chef de guerre des tribus Waikoto et de Parengaope, fille du chef des Ngati Koura. Ce mariage marque la fin des hostilités entre les Ngati et les Waikoto alliés aux Maniopoto. A l’âge de vingt ans, Wherowhero se remarque par ses exploits militaires. A la tête de trois milles guerriers Waikato et Maniopoto, il enlève plusieurs camps fortifiés aux Ngati Toa, l’une des p

Le triomphe d'Alexandre le Grand: son entrée dans la Mythique Babylone

C'est un grenier d'abondance dans une riche vall é e. C'est la Mésopotamie! Au IVe si è cle avant notre è re, en effet les riches é tendues bord é es par le Tigre et l'Euphrate offrent un paysage soigneusement   irrigu é et cultiv é . Elles ne sont pas le d é sert mais un grenier riche en agriculture o ù vit une population de plusieurs centaines de milliers d'habitants. Quel n'est pas l' é tonnement des soldats mac é doniens, grands vainqueurs des perses, en apercevant les immenses champs d'orge, de s é same et de bl é , qui recouvrent la terre comme une toison vert tendre. Il fait pourtant si chaud. À l'horizon, surgissant devant leurs yeux stup é faits des tours à spirales et des ziggourats colossales, dont les é tages superpos é s forment un escalier qui monte droit vers le ciel.   La route est dégagée. Darius a été vaincu pour la seconde fois à Gaugamèles. Les troupes macédoniennes pensent avoir tout vu, le plus beau comme le plus ho

Esprit es-tu là ? : la mode du spiritisme au XIXe siècle

« Toute l’Europe est occupée à faire tourner les tables » résume la Civilita cattolica , l’organe officieux du Saint Siège en mai 1853. Au milieu du XIXe siècle, l’Europe s’emballe pour cette nouvelle pratique occulte devenue à la mode. Tout commence en 1848 dans l’Etat de New York. Trois habitantes de Hydesville, Kate, Leah et Maggie Fox prétendent entrer en contact avec l’esprit qui hante leur maison au moyen d’une table. A partir de 1851, les trois soeurs sillonnent les Etats-Unis pour faire part de leurs expériences Elles pratiquent des séances en échange d’une rémunération. En Europe, les gazettes relaient l’information. Les journalistes se moquent des yankees aux pratiques farfelues ou la relient au développement des mormons. En 1853, le plaisir de la table mouvante commence à s’épuiser. Les tables parlantes remplacent les tables mouvantes. Dès lors que la table bouge, il est tentant de lui supposer une forme d’intelligence et donc d’imaginer un esprit capable de communiq

Antoine Daquin : médecin de Louis XIV

Le 18 avril 1672, Antoine Daquin accède à la charge de premier médecin du roi auprès de Louis XIV. Il succède à son bel oncle Antoine Vallot. Il est le fils de Louis Daquin, médecin de Marie de Médicis et comte de Jouy en Josas. Après avoir réussi ses études à la faculté de Montpellier, il épouse Marguerite Gayant, nièce de Vallot et devient le premier médecin de la reine Marie Thérèse d’Autriche. Nommé premier médecin du roi appelé également archiatre, Antoine Daquin devient un personnage important du royaume. Il veille sur la santé du souverain, ce qui dans un régime monarchique de droit divin est une lourde responsabilité. Afin d’effectuer correctement son travail, il gère une véritable équipe. Il a sous ses ordres six médecins ordinaires, exerçant à tour de rôle par trimestre et huit médecins consultants, sans parler des apothicaires et des chirurgiens. Le médecin suit le roi partout, même à la guerre et à la chasse. Comme ses prédécesseurs, il tient un journal de santé du

L'Odyssée des Éléphants : Alexandre le Grand et le Rôle des Mastodontes dans l'Antiquité

Il ne fait guère de doute que la première apparition historique des éléphants pour des occidentaux eut lieu par l’intermédiaire de la grande odyssée vengeresque d’Alexandre le Grand. Plus précisément lors de la décisive bataille de Gaugamèles en octobre 331 av. notre ère. Ceux-ci ne sont d’ailleurs pas des éléphants de guerre à proprement parler, mais simplement des bêtes de parade manifestant la gloire des rois Perses, comme ils témoignent toujours à notre époque de celle des rajahs de l’Inde lors des grandes cérémonies princières. D’ailleurs ils ne sont pas mis à contribution lors de cette ultime débâcle de Darius III. Plus Alexandre s’avance vers l’Orient, plus il rencontre d’éléphants. A son entrée triomphale dans Suse le satrape, qui avait choisit de l’accueillir plutôt que de le combattre, lui en offre douze. Puis après la traversée de l’Indus, le roi Taxile, qui règne sur le Pendjab, lui en amène une trentaine de plus en guise de cadeau et surtout de soumission. Ceux-là s

Le Taureau et Europe: histoire d'une légende, histoire d'une déesse.

  A un moment où l’Union Européenne vit une période de grave crise politique et de conscience, il est toujours bon de faire un rapide – mais crucial – retour en arrière. J’apprécie lorsque je débute une leçon pour mes élèves de leur demander les origines d’un lieu, d’une étymologie ou d’un événement. Souvent les réponses fusent et sont lancées au hasard, tentant vainement d’approcher la vérité. La contemporaine, et encore plus l’histoire de L’UE, ne m’ont jamais passionné, bien que je reconnaisse leur importance. Aussi, qu’elle fut ma surprise lorsque, demandant bien naïvement à ma classe, qu’elles étaient les origines de cette instance dirigeante, de recevoir comme réponse : « M’sieu, ça vient d’un taureau ! ». La classe rigole à l’unisson, mais j’interviens pour lui dire qu’il n’a pas vraiment tort, mais qu’il confond Union Européenne et Europe, nom de notre pseudo-continent. Je regarde ma montre. Tant pis, je vais perdre quelques minutes dans mon cours, mais l’Antiquité et ses my

La quête de l'encens : L'expédition de la reine Hatchepsout vers le pays de Pount

L'expédition est une aspiration divine. Un jour, alors que le reine priait le dieu Râ, elle entendit une voix intérieure lui dire: " Lance tes navires sur les chemins qui conduisent aux échelles de l'encens. Les brûle-parfums de tes prêtres sont vides. Vos prières n'ont plus d'odeur et les dieux vont se détourner de vous. Pourquoi ne m'offrez-vous pas les mêmes parfums que vos pères? Allez au pays où le soleil se lève aux ordres de la grande magicienne de Pount. Là, vous chargerez à pleins bords des arbres à encens et tout ce qui sent bon ici-bas ." Inutile de dire que l’on ne désobéit pas à Râ. Hatchepsout ordonne la formation d’équipages prêts à partir pour cette aspiration divine. Tout le monde est décidé ! D’anciens manuscrits poussiéreux datant des âges obscurs de l’Egypte révèlent le chemin à prendre. Les navires   doivent emprunter un vieux canal en partie ensablé qui mène de l'un des bras du Nil à la mer Rouge. Heureusement, les n