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Articles

Elisabeth de France : sœur du roi

Histoire, temporalité et nazisme

Dans l'Ancien régime, la société était cohérente, homogène, fermée et hiérarchisée. Chacun restait à la place que la nature lui avait assignée. La communauté parlait d'une seule voix, celle de son chef qui s'imposait de part ses qualités naturelles. Après la révolution de 1789, l 'individu n'est plus membre d'une communauté parce qu'il y est né, mais parce qu'il y a adhéré. C'est la notion de contrat social développée par Jean Jacques Rousseau. Le libéralisme et l'égalitarisme ont engendré la cacophonie et permis aux étrangers et aux juifs de devenir citoyens. Le marxisme encourage à combattre les hiérarchies naturelles. Il déplace le combat de la sphère racial à la sphère sociale, divisant ainsi les citoyens du même pays. Pour Goebbels, il faut effacer 1789 de l'histoire. Néanmoins, le nazisme n'est pas un retour en arrière. Il convient d'adapter dans le présent l'harmonie des communautés passées, seules garantes de paix socia

L’An mil : l’année de profonds bouleversements ?

Aux alentours de l’An Mil, les moines notent les événements qui leur paraissent anormaux. Dans l’Apocalypse il est écrit que Satan se libérera de ses chaines au bout de mille ans. Ils sont les seuls à se rendre compte que le monde se situe au croisement de deux millénaires. Le peuple continue à se référer au cycle des saisons. L’historien George Duby a mis en avant des moments de tension au XIe siècle. D’après lui, la purification de la société passe par des pogroms, les chasses aux sorcières et de grandes processions expiatoires. Les Hommes du Moyen-âge ne craignent pas la fin du monde en tant que tel. Ils sont davantage préoccupés par le salut de leur âme. Cette "peur" a été plusieurs fois mise en avant par des groupes critiquant l'Église, tels les protestants au XVIe siècle ou les philosophes des Lumières. Pour les médiévistes mutationnistes entre les années 1950 et  1980, l 'an mil coïncide avec un changement brutal de société. Les structures publiques carolingie

Une vie de Romain

Pour plus de commodité, l’interview a été traduite du latin en français. Les Romains ne connaissent pas le vouvoiement, voilà pourquoi nous avons tutoyé notre interlocuteur. Présente-toi à nos lecteurs. Je m'appelle Caius Flaminus Maximus. Je suis un chevalier, c'est à dire que les membres ma famille sont d’anciens militaires reconvertis dans l’administration et les affaires. Elle possède un cens de 400.000 sesterces. Nous faisons partie de l'aristocratie avec les sénateurs. Ces derniers possèdent un cens supérieur à un million de sesterces et sont sénateurs depuis trois générations. Ton rang social se voit-il dans ta tenue vestimentaire ? Oui. Je porte l’angusticlave, une tunique rayée avec une étroite bande pourpre, ainsi qu’un anneau d’or. Les sénateurs, eux, revêtent le laticlave, une écharpe pourpre. Chez l’homme, la toge est le vêtement du citoyen romain qu’il doit porter lors des cérémonies civiques. Elle est maintenue par des fibules, sorte de broche

Quand les Rois Hébreux doutent: Le jour où Yahvé a failli disparaître

Je me suis toujours posé la question de savoir si les hommes avaient un jour renoncé aux divinités et s’ils s’étaient un jour entièrement consacrés à leur séjour terrestre sans se poser la question de l’au-delà ? Vaste question. La réponse est oui – sinon je n’écrirais pas cet article – mais à partir de quand ? La liberté de croire ou pas n’existe pas au Moyen-Age, à l’époque Moderne et aujourd’hui encore dans certains pays du monde. Il ne nous reste que le lointain passé. Au temps préhistorique ? Allez savoir ! Les spécialistes sont divisés. Les représentations murales dans les grottes ? De l’art ? De la magie ou du chamanisme comme on me l’a appris lorsque j’étais en primaire (en effet à quoi bon parler de cela dans les classes supérieures, c’est tellement peu intéressant – ironie !) ? Des représentations religieuses ? On a retrouvé la première figure anthropomorphique dans la grotte Chauvet : une tête de taureau sur un corps d’homme ! Ciel, le Minotaure ! Déjà ? Sans oublier que

Samouraïs et ninjas : les guerriers du Japon

Le terme « samouraï » apparaît pour la première fois au Xe siècle et désigne un homme au service de la cour, d’un noble ou d’une administration. Il ne revêt pas une connotation guerrière. Les militaires sont désignés par les termes de « tsuwamono » ou de « mononofu », puis après le Xe siècle, par le terme de « bushi ». Au XVIIIe siècle, les Occidentaux emploient le mot « samouraï » pour désigner les guerriers japonais. Entre le VIIIe et le XIIe siècle, le pouvoir impérial est incapable d’affirmer son autorité sur l’ensemble de l’archipel. Les seigneurs locaux s’accaparent le pouvoir et constituent des fiefs. Les fils de fonctionnaire, privés de perspectives sociales, quittent la capitale pour se mettre au service des seigneurs. Ils savent utiliser des armes et possèdent assez d’argent pour acquérir un cheval. Dans les batailles, ils forment des groupes de cavaliers au côté des paysans constituant l’infanterie. Les conflits entre seigneurs entraînent un accroissement du nombre d

Les ambassades à Paris

En se promenant dans les rues de Paris, le visiteur croisera sur son chemin les drapeaux des pays du monde entier. En effet, 192 Etats possèdent une représentation permanente dans la capitale et ses environs (trois ambassades se situent à Saint Cloud, Neuilly sur Seine et Boulogne-Billancourt). L’histoire des ambassades est le reflet de celles de la géopolitique et des relations diplomatiques. Au Moyen-âge, les ambassadeurs sont dépêchés de façon temporaire pour une mission précise, qui dure quelques semaines, rarement plusieurs mois. Il n’existe pas de bâtiment propre aux ambassadeurs. Le prince les accueillant, est tenu de les loger. Un jeu de séduction s’installe entre les deux acteurs : l’ambassadeur séduit par ses présents, le prince par le logement et le cérémonial. Les princes se méfient de « ces yeux étrangers qu’il convient de surveiller ». Au XVe siècle, la complexification des affaires politiques et le développement des Etats mettent en avant la nécessité de pouvoir

La Terre en proie à une invasion extra-terrestre ?

Le 24 juin 1947, le pilote américain Kenneth Arnold effectue une mission de reconnaissance au dessus des Rocheuses. Il rapporte avoir vu neuf disques lumineux volant en échelon inversé, avant de disparaître derrière un pic. Le pilote les compare à des soucoupes de table. Ainsi nait l’expression de soucoupe volante. Un second témoignage vient corroborer les dires d’Arnold. Fred Johnson, un prospecteur de Portland présent dans la région le 24 juin, donne une description des objets volants identique de celle du pilote. Pourtant, l’information n’avait pas encore été diffusée dans les médias. Le haut commandement de l’US Air Force est sceptique. Leur pilote a certainement aperçu des avions supersoniques, mais aucune formation d’appareils militaires n’évoluait dans cette région le 24 juin. Il pourrait alors s’agir d’avions espions. Durant tout l’été, des centaines de témoignages parviennent au Air Technical Intelligence Center (ATIC). Le bureau est chargé d’obtenir des renseignements

Olympias et Philippe de Macédoine: deux parents bien différents devant l'amour

Bien que devenu un jeune homme séduisant, Alexandre montre très tôt des signes de réticences à se soumettre aux doux plaisirs de l’amour charnel. Sa retenue en matière de femme finit par inquiéter et surprendre bon nombre de gens à la cour de Macédoine. Il faut bien comprendre que le fils est dans ce domaine bien différent du père qui, lui, est un grand amateur de folles et belles soirées orgiaques où vins et femmes tombent entre ses lèvres et ses mains à profusion. Bien qu’il soit d’une nature extrêmement fidèle quand il est amoureux, le roi a autour de lui un grand nombre d’épouses secondaires et de concubines. Parmi celles qui partagent souvent la couche du roi, nous retrouvons de nombreuses princesses des peuples Illyrien, Lyncestes ou Thrace, mais également des femmes de la noblesse macédonienne. Il faut ajouter à ce panel bon nombre de prostituées toutes aussi belles que professionnelles. Une douceur pour le chef de guerre qu’est Philippe qui aime qu’on s’occupe de son corps m

Mathurin Méheut : peintre décorateur breton

Mathurin Méheut naît le 21 mai 1882 à Lamballe de Mathurin Méheut charpentier et de Jeanne Hello. A l’age de 14 ans, il devient apprenti chez un peintre en bâtiment prénommé Mathurin Guernion. Il convainc son père de quitter Lamballe pour intégrer l’Ecole régionale des beaux arts de Rennes. Diplômé, il s’inscrit ensuite à l’Ecole nationale des arts décoratifs de Paris. En 1905, il épouse Marguerite Mouja. Journaliste pour la revue Arts et décoration, il recherche de nouveaux motifs décoratifs. D’origine bretonne, il songe à employer l’océan. Il séjourne deux années à la station biologique de Roscoff. Il réalise de nombreux croquis de la faune et de la flore marines démontrant une observation détaillée, minutieuse et scientifique. Il les publie sous la direction du peintre décorateur Maurice Pillard-Verneuil dans deux volumes intitulés : Etude de la mer. Mathurin Méheut obtient la « bourse autour du monde » donnée par la Fondation Albert Kahn. Ce banquier pacifiste pense qu