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Mystère en Grèce Ancienne: l'histoire d'Athénodore le Cananite et du fantôme enchaîné

Un ami un soir me racontait que son appartement était hanté. Il se plaignait d’être réveillé, d’entendre des bruits insolites et même des chuchotements. J’ai beau être quelqu’un de factuel, j’aime beaucoup les anecdotes paranormales ou inexpliquées. Tout bon historien qui se respecte se doit d’avoir une oreille attentive ou un regard intéressé sur les complots en tout genre. Et croyez-moi, j’en ai pas mal en réserve. Pour poursuivre mon histoire, mon ami me demandait comment se débarrasser d’un fantôme ! Bigre, je n’en savais rien ! Par contre, la très vielle histoire du fantôme enchainé me revenait à l’esprit. Quelle est-elle ? La voici. Nous sommes au Ier siècle av. notre ère à Athènes. La capitale des sciences et du savoir n’est plus que l’ombre de ce qu’elle fut quelques siècles auparavant mais reste malgré tout un creuset de talents et d’intellectuels. Un philosophe stoïcien du nom d’Athénodore, qui sera un jour le précepteur d’Octave, futur premier empereur romain s

Les toits de Paris

Au milieu du XIXe siècle, la ville de Paris connait une importante croissance démographique. Sa population double en cinquante ans pour dépasser le million d’habitants. Paris croît en surface et en hauteur. Pour loger les nouveaux arrivants, les toits sont surélevés et mansardés, du nom de l’architecte du XVIIe siècle Jules Hardouin Mansard. La charpente arbore deux pentes : le brisis prend appui sur la façade et monte presque à la verticale, tandis que le terrasson ferme le toit quasiment à la verticale. Ce type de structure consomme moins de grandes pièces de bois et devient un lieu habitable en y aménageant des lucarnes. Dans un premier temps, les domestiques occupent les logements situés sous les toits, puis des particuliers pauvres, des marginaux, des étudiants ou des artistes. Les techniques d’étanchéité s’améliorent et les ascenseurs rendent le dernier étage accessible. La bourgeoisie investit une partie de ces habitations, transformant les toits terrasses en salon d’été

Scoop! Un Français aurait pu devenir roi d'Angleterre?

Nous connaissons bien l’histoire de la Guerre de Cent ans, où, comment les rois d’Angleterre réclament – légitimement il faut l’avouer – la couronne de France. Mais connaissez-vous l’histoire d’un prétendant au trône de France qui a bien failli devenir roi d’Angleterre au XVIe siècle ? Non ? Je vais vous la raconter. Le nom de ce prétendant est assez peu connu des non-initiés à l’Histoire Moderne. Il s’agit de François de France (1555 – 1584), duc d’Alençon, frère du roi Henri III et dernier fils de Henri II et de Catherine de Médicis. Ce jeune homme a 28 ans au début de notre récit et a bien du mal à rentrer dans l’Histoire. Il dérange beaucoup à la cours de son frère qu’il empoisonne et où il essaye de se faire une place, afin de peser sur les décisions politiques. Il est notamment allié avec un certain Henri de Navarre, protestant et futur Henri IV. Alors qu’il aspire à devenir roi des Pays-Bas, l’impétueux François est un prétendant officiel de la reine-vierge de 49 ans, El

Étienne Marcel : La Révolution avortée qui aurait pu changer l'histoire de France

Au hasard d ’ un cours pour le moins ennuyeux sur l ’ occident chr é tien que je donnais en classe, une question d ’ un é l è ve me chatouillait l ’ esprit et me faisait rem é morer une des nombreuses anecdotes de l ’ histoire de France que l ’ on apprenait jadis … avant les diff é rentes r é formes de l’éducation nationale qui d é naturent tellement notre belle discipline. Je remarquais avec frayeur qu ’ un de mes coll è gues, pourtant se revendiquant m é di é viste, ne la connaissait pas en d é tails   ! Voici cette histoire. A la suite du d é sastre de Poitiers le 19 septembre 1356, le royaume de France traverse une grande crise qui aurait pu totalement modifier le r é gime monarchique. En effet, le tr è s mal nomm é roi Jean II le Bon, a é t é emmen é en captivit é par les ennemis anglais et est à pr é sent l'h ô te d'honneur de la tr è s c é l è bre Tour de Londres. Son fils, le Dauphin Charles, â g é de 18 ans, doit assumer la lourde de tache de r é gente

Maurice de Vlaminck

Maurice de Vlaminck nait à Paris le 4 avril 1876. Ses parents, tous deux musiciens flamands, émigrent dans la région parisienne. Vlaminck passe son enfance au Vésinet et à Chatou dans les Yvelines. A partir de 1893, il gagne sa vie en tant que violoniste, coureur cycliste, boxeur et journaliste notamment pour le journal anarchiste Le Libertaire . En 1896, il épouse Suzanne Berly. En 1900 suite à un accident ferroviaire, il se retrouve coincé dans une gare de banlieue. A cette occasion, il rencontre le peintre André Derain. Partageant la même passion créatrice, les deux hommes, devenus amis, louent un atelier à Chatou abritant aujourd’hui le CNEAI (Centre National Édition Art Image). Autodidacte et afin de ne pas perdre sa propre inspiration Vlaminck refuse de copier les autres œuvres pour se former. Il apprécie les toiles de Van Gogh, sa liberté de touche et sa palette exacerbée. Vlaminck peint les paysages des bords de Seine (Chatou, Bougival, Rueil, Nanterre, Carrières-sur-Se

La guerre dans le Missouri

Le Missouri est un Etat producteur de coton comptant un nombre important d’esclaves. Lorsque l’Etat demande à entrer dans l' Union , il se heurte à l'opposition des États du Nord, partisans de l' abolition de l'esclavage . Ces derniers refusent de voir rompre en leur défaveur l'équilibre entre États libres et États esclavagistes. Son admission est finalement acceptée grâce au Compromis du Missouri de 1820. L’Etat intègre l'Union en tant qu’État esclavagiste le 10 août 1821, mais ne peut introduire sur son territoire de nouveaux esclaves. Avant la guerre, l’Etat connait des affrontements entre pro et anti-esclavagistes. Le gouverneur Claiborne Jackson est un démocrate esclavagiste modéré. Il adopte une position de neutralité tout en restant dans l’Union. Néanmoins, il estime que si l'Union menace l'esclavage dans le Missouri, l'Etat devra faire sécession. Après la prise du fort Sumter, Jackson rejette la demande de Lincoln de lever des trou

La naissance de l’Etat de Virginie-Occidentale

Entre le 3 juin et le 13 juillet 1861 dans la frange ouest de Virginie, le général nordiste Georges Mc Clellan remporte une série de petites victoires dans ce qui est les premières escarmouches de la guerre de Sécession. L’Union souhaite s’assurer le contrôle de la ligne ferroviaire Baltimore-Ohio et du fleuve Ohio. Les Virginiens résidant dans les 35 comtés des vallées étroites de la Shenandoah sont très différents de leurs compatriotes. Peu d’entre eux sont riches et possèdent des esclaves. L’économie de la région s’oriente davantage vers l’Ohio et la Pennsylvanie que vers le reste de la Virginie. Wheeling, la ville la plus importante de l’Ouest de la Virginie, est distante de Pittsburgh de 90km. 500km la séparent de Richmond, la capitale virginienne. Les planteurs de l’Est sont davantage représentés dans les instances et s’attribuent la majeure partie des crédits. Les sentiments de la population de l’Ouest vont plutôt en faveur de l’Union que des riches planteurs sécessionni

Le mythe de la Grèce blanche

Le mythe d’une statuaire grecque blanche s’est forgé dans la Rome antique pour des raisons esthétiques et idéologiques. La Renaissance nous a laissé l’image d’une statuaire en marbre blanc synonyme de grande pureté. Quand nous pensons à la Grèce , nous voyons ses ruines incolores et ses maisons blanches surmontées de toits d’un bleu identique à celui du ciel et de la mer. Or dès le XIXe siècle, les archéologues découvrent sur les statues originales des pigments prouvant qu’elles étaient peintes de couleurs vives. Dans son livre, Le Mythe de la Grèce Blanche , paru en 2013, Philippe Jockey déconstruit le mensonge d’une Grèce aux statues et monuments blancs. Pour les Grecs antiques, le blanc est synonyme d’inachèvement. Tous les temples et toutes les statues sont colorés. Les Romains, qui raffolent de sculptures grecques, préfèrent le blanc, symbole de pouvoir, de richesse et de bon goût. A l’inverse, les couleurs symbolisent l’extravagance et l’impureté. Seul le rouge trouve

L'esclavage et les Etats-Unis

En 1860, les Etats-Unis comptent 4 millions d’esclaves. Sur les huit millions de Blancs que comptent environ la totalité des États esclavagistes, seulement 385 000 possèdent des esclaves, soit 4,8% de la population. La moitié possède cinq esclaves ou moins, 110 000 Blancs en ont plus de 50 et 3 000 Blancs plus de 100. Bien que la question de l’esclavage soit l’une des causes de la guerre de Sécession, l’abolition n’apparaît pas comme la principale préoccupation des belligérants. Arrivé au pouvoir, Abraham Lincoln s’est prononcé contre son expansion, mais a promis de ne pas remettre en cause cette pratique dans les Etats où elle existe déjà. Les Confédérés font sécession pour défendre leur droit à l’auto-détermination et protéger leurs intérêts et leur mode de vie menacés par le Nord. Cette remise en cause se cristallise autour de la question de l’esclavage. De leur côté, les Nordistes luttent d’abord pour préserver l’Union. L’abolition devient un des enjeux du conflit au milieu de

Le Vasa : vaisseau amiral suédois

En 1626, la Suède protestante déclare la guerre à la Pologne catholique. Sa flotte est vétuste et elle perd de nombreux navires. Le roi Gustave Adolphe II décide de reconstruire sa flotte, dont le navire le plus puissant portera le nom de la dynastie régnante : Vasa. Le roi passe commande à deux ingénieurs hollandais Henrik Hybertsson et Arendt de Groote. Le premier travaille en Suède depuis vingt ans. Il a déjà construit des navires pour la couronne. A l’époque, les Hollandais sont réputés pour être les meilleurs ingénieurs navals d’Europe. Les deux hommes doivent construire 80 navires en quatre ans, dont le Vasa. Le budget alloué au vaisseau amiral équivaut à 25% des revenus du pays. Stockholm comprend un port et des chantiers navals. Ils sont installés à quelques centaines de mètres de la vieille ville sur la presqu’île de Blaisy Olsun en face du palais. Employant 400 personnes, il s’agit de la plus grande entreprise de la ville. Plusieurs langues s’entendent dans l’arsenal